“La Cabane de L’Architecte” de Louise Doutreligne au Théâtre de l’Epée de Bois
© Xavier Cantat
Connaissez vous l’histoire vraie de Robertino Rebutato, petit garçon de douze ans, que le grand architecte Le Corbusier initiera à l’architecture, dans un cabanon posé sur une plage de la Méditerranée ? Cette histoire incroyable de transmission et de fidélité, Louise Doutreligne nous la raconte dans une mise en scène lumineuse de Jean-Luc Paliès. Le spectacle s’installe au Théâtre de l’Epée de Bois et il ne faut pas le rater.
Une histoire incroyable

© Xavier Cantat
Pour leur dernière création, la compagnie Influenscènes frappe une nouvelle fois très fort avec l’histoire véridique, écrite pour la scène par Louise Doutreligne, du célèbre architecte Le Corbusier qui décide, dans les années 1950, de séjourner au bord de la Méditerranée, à Roquebrune-Cap Martin, après avoir été accueilli chaleureusement par une famille italienne. Dans cette famille, le père Robert Rebutato, très bon cuisinier, sert quotidiennement à manger à l’architecte et à son épouse dans une cabane plus que modeste. C’est avec Robertino, le jeune garçon de Robert, que se noue une relation de filiation et d’éducation, puisque Le Corbusier l’initie au dessin et à l’architecture, lui apprenant à observer le monde. Du gamin mal dégrossi mais au cœur d’or, au maestro en architecture qui multiplie les complexes d’habitation citadines à la rationalité parfaite, se tisse une filiation intense nourrie d’apprentissage, de morale et d’exigence.
Une preuve de transmission exemplaire

© Xavier Cantat
Robertino réussira à 25 ans à intégrer l’un des plus gros cabinets d’architecte et poursuivra, grâce à son travail et à son sens des affaires, une très belle carrière. La pièce explore la magie de cette rencontre sous forme d’étapes d’un voyage, à partir d’une main tendue : celle d’un homme célèbre qui ouvre le monde à un gamin destiné au départ à être plombier. Dans une scénographie géométrique et subtile signée Lucas Jimenez, des panneaux métalliques en forme de voiles de bateau qui se colorent au fil des évocations. Oscar Clark campe l’intrépide héros dont la vie va basculer, et dont le double, Magali Paliès, semble le rattacher sans cesse au réel. Jean-Luc Paliès est un Le Corbusier plus que vraisemblable, costume sombre et lunettes rondes en écaille noire, qui semble jauger la ligne d’horizon de la mer comme celle de son destin. Claudine Fievet incarne son épouse dans de superbes costumes et lumières. Une vraie réussite.
Hélène Kuttner
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